Vendredi 7 décembre 2007, Caucase en avant toute

Café Tram 01

Clichés Tomke Lask

J’aurais beaucoup souhaité que cette étape-là, que ces deux journées d’enseignement, fussent les dernières de l’année. Comme on dit de la fin d’une année scolaire, quand les enseignants, comme les élèves, ont envie d’autre chose ! Des semaines sans aucune pause les avaient précédées. Des étapes qui s’enchaînent ainsi, ne forment qu’un long cortège de passions, perdues au milieu des obligations, de passions qu’il faut extirper avec effort des masses de détails où elles se trouvent enfouies. 

Une attente de vacances ! C’est bien dit !

Je n’ai pas voulu aller me perdre cette année sur les routes du Caucase.

J’ai donc vécu les deux parcours en Arménie et en Géorgie par procuration. Les récits, ou plutôt les témoignages que j’en ai reçus, ne visaient rien d’autre qu’un constat d’échec. Ce n’est pas ce que j’avais souhaité, mais une absence de préparation, voire un accueil minimal, ponctuaient chaque mission. Comme s’il n’y avait eu aucune âme au cours de ces voyages.

J’ai dû traduire pour le Conseil de l’Europe qu’il n’y avait aucune méthodologie mise en œuvre, sans juger personne en particulier. Je n’aime pas ces échecs prévisibles. Mais je laisse juge celui qui voudra savoir pourquoi autant d’argent dépensé et d’heures passées, ne serviront sans doute à rien. 

Modern priest 01

Je n’ai donc, de fait, que des images prises ici et là, à Tbilissi et surtout dans le Caucase géorgien, à la limite des territoires où viennent régulièrement s’infiltrer les indépendantistes d’Ossétie du Nord. 

S’y superposent ensuite deux visages que j’ai connus et rencontrés au Luxembourg pour quelques jours lorsque nous avons organisé la visite des ambassadeurs. Deux visages et deux déclarations d’intention ainsi renouvelés. 

S’y superposent enfin trois autres visages découverts durant ces deux jours de formation, un responsable par pays, une juriste pour l’Azerbaidjan, une architecte pour la Géorgie et un illustrateur pour l’Arménie.  

Et une fois de plus, entre des pays qui ne coopèrent que du bout des lèvres, voire qui se regardent en ennemis, des facteurs ont joué pour rapprocher des êtres :  la volonté de tracer des parcours et de matérialiser un rêve, coûte que coûte, pour faire en sorte qu’au travers des « voyages du livre » ou des « voyages d‘Alexandre Dumas dans le Caucase », un chemin inconnu se matérialise. 

Il s’agissait aussi de conjurer une sorte de panique commune de devoir suivre un chemin inconnu, réputé difficile. La crainte des étudiants devenus grands, en quelque sorte. Quand il le fallait, la langue de l’occupation ancienne a donc prévalu : le Russe est redevenu un terme de passage, et cette fois un moyen d’amitié. 

Aujourd’hui, une fois mises sur la table les contraintes, mais après avoir apaisé une partie des craintes, en proposant une sorte de feuille de route pour les participants, j’ai envie à mon tour d’aller voir et de tenter l’expérience de découvrir ces pays, et surtout d’y réussir quelque chose d’inédit. 

Alors que ces pays s’éveillent, dans la douleur, ils pourraient peut-être servir d’exemples de ce que, après deux dizaines d’années, nous aurions la possibilité de construire pour inviter à une nouvelle forme de tourisme. 

Ces itinéraires deviendront-ils des moyens de dialogue, sinon de réconciliations, du moins dans l’immédiat ? Et il faudra attendre les prochaines élections en Géorgie pour en savoir plus…au moins pour quelques temps !

Visit to the church 01

Mais un long tunnel vient se placer devant moi qu’il faudra traverser, bien avant de prévoir un tel objectif. 

Je pensais, dès dimanche faire une sorte de tour de vacances. Une succession de visites amicales encadrant Noël.

 Il n’en sera pas question. Du moins pas pour le moment. Du moins pas sous la forme dont j’avais rêvé. 

Peine perdue ? 

C’est le travail de rédaction qui s’impose maintenant, et le rappel à l’ordre d’une institution qui, n’ayant plus guère de moyens, se forge des contraintes pour les faire subir aux autres.

J’en dirai plus !

 

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