Mercredi 14 mai 2008, Fidenza, le retour

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Me voilà reparti pour une semaine presque entière en Italie. Allers et retours dans un pays qui reste exposé à une pluie persistante, sur des chemins qui croisent les routes romaines, les routes du Moyen Âge et nos routes actuelles faites de volontés locales et de volontés nationales. 

Je sais exactement quand je suis venu pour la première fois à Fidenza. Il s’agit du mois de février 2003. J’avais rendez-vous avec Massimo Tedeschi et les personnes travaillant à la mairie qui s’étaient engagées depuis le tournant du millénaire dans l’idée de mettre ensemble des municipalités situées sur un trajet reliant Canterbury à Rome et relaté par un archevêque ayant reçu le pallium en 990, Sigeric.  

Cette route, en suivant dans le journal quotidien d’un voyageur les soixante-dix-neuf étapes d’un voyage long et périlleux, explique une époque, tout comme le voyage de Charlemagne en l’an 800 en explique une autre. Il permet aujourd’hui de prendre une des routes de l’Occident chrétien et de lui faire dire le pourquoi du cheminement. 

Depuis j’ai fait d’autres arrêts à Fidenza, trois ou quatre, je pense. La ville est petite, avec un dôme cousin de la cathédrale de Parme qui porte à l’extérieur des frises de pèlerinage. Le passé au quotidien, inscrit dans la pierre. Réaffirmer le pardon ou l’indulgence que l’on va trouver à Rome. Une vie un peu provinciale, marquée par une forte volonté européenne de la mairie. 

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Massimo Tedeschi n’a pas pu se représenter aux dernières élections à Fidenza. Il est par contre devenu maire de Salsomaggiore Terme, une station thermale où les hôtels sont tous dédiés à cette activité tournée vers les curistes, mais gardent un air ancien, un air paradoxal d’espoir dans un mode disparu et un mode de vie et de comportement qui auraient plu à mes parents.  Massimo cherche à attirer des investisseurs et à en reprendre l’image en s’appuyant sur un réseau européen de villes thermales en train de naître. 

Mais c’est là notre lieu de ralliement pour un travail d’évaluation que le Conseil de l’Europe a lancé pour rassurer ses troupes. Quelles que soient les motivations, j’espère au moins y trouver un moyen d’attirer une attention saine sur la dévouement de ses promoteurs. 

En attendant, je dîne avec un expert anglais qui fera ce qu’il pourra pour se situer entre le désir d’une institution et ses manques de moyen. C’est un spécialiste du paysage urbain, un philosophe barbu qui n’a pas l’air de croire à plus que ce qu’on lui demande. 

Mais cela me permettra aussi de voir de plus près ce que l’on nomme accueil dans ces territoires qui apportent un complément espéré aux chemins vers Saint-Jacques de Compostelle.

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