Vendredi 1er février 2008 : Luxembourg, comme un carnaval

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Vitrine à Venise, cliché de l’auteur

Fête des Brandons à Esch-sur-Alzette

Le carnaval vient très tôt. Le calendrier religieux le veut ainsi. En tout cas, je ne me sens pas vraiment prêt.

Le carnaval veut dire en effet que l’on ressent, au toucher physique de la terre, que le sol commence de réchauffer et, avec lui, que les racines des végétaux réveillent leurs cellules, que les graines se gonflent, que toutes les microflores recommencent leur travail.  Et alors ? Alors rien ! L’hiver persiste, s’insinue partout où il peut se manifester et je trouve qu’il étire sa présence en vrai vainqueur.

Je sais bien que je ne serai pas là pour les cavalcades luxembourgeoises, pas plus que pour les Gilles transfrontaliers, pris entre Vienne, une semaine de réunions, en particulier pour accueillir les responsables d’un projet d’itinéraire culturel que j’irai visiter dans quelques semaines, la « Strada della Pace », avant de rejoindre le salon du tourisme de Bruxelles. 

Manqués donc cette année encore la cavalcade de Diekirch, les grands personnages lancés en flamme dans la Moselle et les fêtes des brandons, dernières purifications des mauvais esprits et des mauvais microbes, qui vont peupler toutes les collines du Luxembourg. Je laisserai les élèves luxembourgeois à leurs vacances, rentrant tout juste des miennes. 

Il me reste cependant une consolation en parcourant ce soir une exposition à Neumünster due à la vélocité de la nouvelle Directrice du Centre Italien de Culture qui a établi ses quartiers en décembre dernier. Roberta Alberotanza a réussi l’exploit de réunir des photographies de Mimmo Fabrizi qui ont déjà fait un tour d’Europe et qu’elle a su capter à propos. Ces photographies me ramènent certes vers des horizons encombrés de touristes, pour des défilés qui ont eu leur moment de vérité, mais deviennent aujourd’hui des espaces commerciaux. Mais n’est-ce pas le sort de tous les carnavals dont les bases sociologiques étaient constituées d’une vie de quartier ou d’une vie de castes. Réjouissances entre soi, entre semblables, où, tout soudain, les valeurs s’inversaient : les femmes prenant le pouvoir, les fous devenant princes et les princes faisant l’expérience de la rue. 

Il en reste certainement des moments précieux et personnels, ici et là et des défilés de villages qui n’attirent que les habitués. 

Alors que règnent les masques ! Je n’oublierai pas ce week-end que Mozart est aussi fils de Venise.

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