
Jan Figel à la cérémonie de clôture
C’est en participant à la cérémonie de clôture de l’année culturelle, que je viens de m’apercevoir de la vanité d’une année telle que celle ci, lorsque l’on n’y participe pas, que ce soit du côté luxembourgeois ou du côté roumain. Je suis conscient des efforts et de la joie des uns et des autres. Je suis particulièrement attentif à l’énergie que nous avons mise nous mêmes pour apporter un élargissement européen et la volonté politique forte qui a présidé à la préparation du dossier.
Mais une fois le dossier accepté, pourquoi ai-je ressenti qu’il y avait eu une confiscation au profit de peu de personnes, un écrasement du concept auquel j’avais été sensible et une extension du label à une multitude de manifestations colorées de bleu ?
Il y a un an exactement j’avais déclaré faire un travail de deuil sur une occasion ratée de mettre en œuvre un projet d’exposition itinérante qui me tenait à cœur : « Le train de la mémoire ». Mais le cœur a ses raisons, n’est-ce pas ?
Je n’y suis pratiquement plus revenu. J’avais devant moi une autre célébration qui a aspiré la plus grande partie de mon énergie.
Et si j’y suis revenu, c’était en raison des émotions reçues ici et là, d’une extrêmité à l’autre de l’année, de l’inauguration, avec la splendide composition d’Ivo Malec, à l’approche de la clôture avec le festival roumain de la Kulturfabrik. Et je mettrai au milieu les Métamorphoses d’Ovide et l’exposition ReTour de Babel, comme les plus grands souvenirs.
Froid et pluie. Ce sont aussi des sensations physiques importantes, tout le long de l’année, comme si les réussites et les échecs étaient liés à l’adversité de la météo. Il est vrai que c’est souvent le cas au Luxembourg ; un peu par nature.
En tout cas ce n’est pas à cause de Luxembourg 2007 que j’ai reçu et géré cette année des décharges d’adrénaline. Et lorsque je me remémore l’énergie physique et mentale que m’ont demandé les célébrations principales du XXe anniversaire, je n’aime mieux pas penser à celle que j’aurais du déployer pour assurer la coordination d’une exposition bien plus difficile que celles que j’ai eu à assumer à Paris ou en Indes.
Ai-je vraiment perdu quelque chose et ai-je perdu au change ? Les deux questions resteront ouvertes !
La pluie froide est pratiquement venue à bout de ce qui aurait pu être le point d’orgue en dispersant les plus courageux qui s’étaient regroupés autour du marché de Noël et ont attendu le spectacle de rue.
Je suis resté côté cour pour écouter les discours, et accueillir les plaidoyers pro domo des élus de Liverpool et Stavanger, héritiers de l’année 2008.
J’ai pu rencontrer les uns et les autres ! Mais lorsque je suis sorti, il ne restait personne dans les rues de ceux que j’aurais aimé revoir…
Tout cela est une grande réussite.
C’est ce que j’ai compris.